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Ici une sélection de notes, dans l'ordre antéchronologique. Il m'arrive souvent de me dédire : on n'est pas obligé de croire tout ce que l'on pense. (Sélection en cours.)

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La passion c'est ce que l'on ressent quand on est pris dans le mouvement de ce que l'on fait.

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Si le rationaliste restreint la pensée au cerveau — allez, disons au corps — c'est parce qu'il a conscience que la pensée dont il a conscience a à voir avec son cerveau/son corps. C'est la focale de sa conscience qui focalise/restreint sa conception de la pensée au cerveau. Un niveau de conscience différent aurait certainement tendance à restreindre la pensée a un autre contour. Celui qui s'exercerait à passer d'un niveau de conscience à un autre aurait certainement l'intuition que sa conscience n'est donc pas limitée structurellement à son cerveau mais dépend de sa focale. Il englobe d'autres consciences moindres qui lui échappent. Il est dépassé par d'autres consciences supérieures.

Cf. la notion « d'Overmind » dans le livre d'André Van Lysebeth : Tantra.

— Outillage pour ouvrir le portail

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J'en sais maintenant suffisamment pour savoir que je n'en sais pas assez. Alors pourquoi est-ce que je commence à écrire publiquement ? Si j'ai l'air d'énoncer quelque chose de l'ordre du dogme, ce n'est que par soucis de clarté. Ne vous faites pas avoir, je ne fais que penser à voix haute. Mais si par bonheur cela vous permet de vous dire que « quelque chose » existe, qu'il y a plus à expérimenter que ce que l'on dirait, que peut-être au fond on est libre, alors j'aurais réussi quelque chose.

Soit je présente les choses comme des faits et je deviens dogmatique, c'est-à-dire que je vais a l'encontre même des choses présentées; soit je navigue dans les flots des évocations, et alors je perds ce que la chose a de concrète, immédiate et pratique.

Ne me reste alors plus qu'à pratiquer moi-même, et entraîner avec moi les âmes curieuses qui me feront l'honneur de m'accompagner.

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Voici ce que je crois aujourd'hui.

Dans l'art martial ultime, l'attaque doit être décisive et cachée, la défense autonome. La défense autonome c'est à dire que nous n'avons pas le temps de nous défendre en cas d'attaque décisive. Donc il faut que les corps se débrouillent sans le mental qui les entrave. L'attaque décisive et cachée c'est à dire que toute touche doit être définitive, et les capacité du guerrier invisibles aux autres.

On ne devrait pas dire le corps, mais les corps. Ou bien on devrait comprendre que le corps existe à travers un nombre indéfini de dimensions. Ainsi que la conscience, qui n'a conscience la plupart du temps que d'une bande de fréquence très restreinte.

La puissance brute n'est utile qu'en combat rituel. Or tout le monde doit croire qu'il est plus fort que vous, de sorte que votre vraie puissance ne soit jamais dévoilée.

L'égo, c'est ce qui ne sait pas qu'il ne peut pas mourir. Lorsqu'il le sait, il meurt.

Le tantrisme est la connexion aux autres niveaux du corps. Dans l'échange, il doit être possible d'échanger aussi sa conscience. C'est une perspective qui me semble plus coller que le pur échange symbolique présenté par Van Lysebeth.

On ne peut avancer sur la Voie que de manière clandestine ou ouvertement délirante. Ça va trop loin pour la plupart des gens.

Quand on comprend la Voie, on peut la greffer à certaines méthodes telles que les neigong, le tantrisme, etc.

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(Cette note a finalement trouvé sa place ici.)

Reset.

Ce qui m'intéresse, au départ, c'est la manière dont les structures engendrent les processus. N'aviez vous pas remarqué ? Cette tendance étrange qu'ont les formes de se comporter d'une manière analogue à elles mêmes? Et n'aviez vous pas remarqué ? Que toute structure est un corps qui agit dans un espace? Ce corps fût-il abstrait, cet espace désincarné?

Il semble que toute structure soit perturbation de son environnement, dont on ne peut même parler que parce-qu'il y a structure. Un ordre hétérogène qui apparaît dans ou à la place d'un chaos homogène. Chaos que nous devons objectiver, séparer de lui-même pour ne serait-ce que pouvoir en parler. Chaos dont la seule loi semble de retourner au chaos, dont le coût énergétique est moindre, dont l'homéostasie est plus facile.

C'est ainsi que toute structure engendre processus. Force qui déforme, sa trame qui tend au calme. Ce qu'on appelle aussi karma.

Et que se passe-t-il lorsque ce qui fait corps est sensible? C'est-à-dire ajustable. C'est-à-dire qu'il change, la réponse était dans la question, forcément. Et s'il change, son rapport à son environnement change. Et donc son environnement change. Non pas comme une chaîne de causalité repartie dans le temps, mais comme une réalité immédiate et transcendente, coproduite, codistinguée. Action-réaction ne sont pas séparées dans l'espace et le temps.

Et que se passe-t-il lorsque ce qui fait corps est sensible au fait qu'il est sensible ? Il change sa manière de changer. C'est-à-dire qu'il est libre. C'est ainsi que chacun est à une singularité près de chacune des myriades de mondes dont on ignore l'existence.

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(Cette note a finalement trouvé sa place ici.)

Et qu'entend-on par « coproduite, codistinguée ? » On entend que les choses n'existent pas par elles-mêmes, mais en relation avec d'autres choses qui sont nécessaires à leur avènement. En particulier, une chose est en relation avec sa chose opposée, forcément, de laquelle elle se distingue. C'est cette distinction qui est la justification de l'existence de la chose, du moins dans le discours. Car c'est cette distinction qui est le contraste, qui est le moyen de révéler tel aspect de la réalité que l'on veut aborder.

Elle est également en relation avec d'autres choses, ne serait ce que les choses qu'il est nécessaire d'aborder pour parler de la chose sujette. Chacune étant l'objet de relations du même ordre.

Cette chose que l'on croyait exister par elles-même devient alors partie indissociable d'un ordre plus grand qui a sa propre structure.

La vie c'est une multitude d'individus qui jouent au même jeu avec des règles différentes. Et c'est bien comme ça.

On n'assume pas assez le potentiel aléatoire du quotidien.

Ce ne sont que des mots pour raconter des histoires.

Une autre manière de dire est que la théorie agit comme révélatrice. Elle révèle du vrai, elle en cache d'autres qui correspondent à d'autres theories. D'où les révolutions scientifiques. D'où la créativité qui est la sensibilité à des fréquences, des structures, nouvelles. D'où le tarot qui révèle un état d'être, etc.

Cultivation :
produire du contraste, sentir, agir en creux. Bouger en travers.
Déploiement :
frappe tel que tu marches, sans y penser.

— 1

C'est vrai que la réalité est dure, terre a terre, violente. C'est aussi vrai que la réalité a quelque chose de profondément psychologique, produite par notre intelligence. Et si j'essaie de donner du sens à cela, je tombe soit dans une éspèce de délire soit dans des banalités confondantes…

— 2

Je crois que la réalité nous échappe fondamentalement. Que nous existons à travers un nombre indéfini de dimensions. Que notre expérience du monde est largement coproduite, codistinguée par notre champ sensoriel et intellectuel.

Les scientifiques croient souvent se débarrasser de ces limites, mais ils sont également pris dans le champ sensoriel de leurs instruments théoriques et expérimentaux. Seul leur imaginaire les sauve en leur permettant d'envisager l'impensable, l'aberrant.

— 1

Comme le savent nos physiciens, l'observation n'est jamais neutre…

C'est une merveille que de constater que dans nos arts c'est également le cas. L'attention portée n'est jamais passive, contrairement aux apparences. Poser sa main et écouter, c'est agir en creux. En laissant parler le corps touché.

— 2

Ces mots couchés sous nos yeux, il nous faut les briser. Ce sont des pièges pour l'esprit si on oublie que ce ne sont que des outils pour guider l'attention.

Pensée/phénomène au-delà
des méthodes et des mots

Harmoniques du Qi

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La vérité est l'affaire de l'énoncé, du langage. Elle doit être subordonnée à la réalité. La vérité est dans les livres, mais en ce qui concerne la réalité personne n'est sûr de rien. C'est le travail de la science que de faire cela.

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Le kata c'est le support de l'étude. La forme n'est donc pas une fin en soi. Ce sont les leçons que l'on peut retirer de la forme.

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La technique impose des définitions, une rigueur, une rigidité. Empêche le libre écoulement du waza. Empêche de parler en sensations, en images.

Quelque-chose veut s'exprimer. Elle ne sait pas comment. Son hôte ne peut pas l'aider. Alors il fait semblant…

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Of course, the dictionary really doesn't define words, it describes the words as they are used in the society.

L'astrologie c'est, comme tant d'autres choses, une grille de lecture, un framework mental pour construire des idées et prendre des décisions dans un monde de toute façon trop complexe pour être perçu et compris dans son entièreté. La science, c'est la certitude qu'au bout du compte, tout ce que nous croyons est faux.

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La goutte d'eau ne se demande pas si elle est le torrent ou une partie de celui-ci. Elle est le torrent. De même le torrent ne se demande pas s'il existe en soi ou s'il n'est que la somme des gouttes d'eau qui le composent. Il est le torrent autant que toute son eau.

Une idée appartient à celui qui la porte. Elle l'influence nécessairement et est influencée en retour. L'idée en tant que chose portée et transmise n'existe que dans l'esprit et l'âme de ses médiums. En tant que telle elle appartient à tous ses médiums et à chacun d'entre eux. En ce sens elle n'appartient à personne et a sa vie propre.

Celui qui prétend qu'une idée lui appartient ignore le fait que cette idée est née de la copulation de toutes les idées dont il a été médium, que son corps propre à intégrées et transformées simultanément. Cet Homme là a en réalité un doute sur sa capacité à demeurer un individu distinct de la foule qui le porte et est portée par lui. Il a un doute sur sa nature d'Homme et de prend pour la foule. C'est une faiblesse de l'esprit qu'il faut dépasser.

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La volonté et le contrôle. Tensions mentales et physiques.

L'énergétique du xingyi developpe de l'attribut, indépendant de la forme de corps. La forme de corps est aussi de l'attribut. Elle est construite par le jutsu afin de produire spontanément du waza en accord avec les principes.

— Écriture

pas de « méchant »

mythologie : temps cyclique qui raconte quelquechose sur la nature de l'Homme et du monde. entraîne facilement la tragédie, le Destin inévitable. histoire tragique car inévitable.

science fiction : les enfants peuvent apprendre des erreurs de leurs parents. histoire tragique, parcequ'elle aurait pu etre évitée. raconte aussi quelquechose de la nature de l'homme. casse le prémisse.

la mythologie met en scène des dieux, des surhommes ; la science fiction des hommes accessibles, même si vertueux.

dualité intéressante.

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Si ce que notre propre langage nous permet d'appeller « réalité » ne peut nous être accessible, comment ne pas sombrer dans le désespoir le plus total ? Comment continuer d'avancer, de construire, de croire ?

La science nous apporte quelques réponses. L'expérimentation nous permet de confronter les théories (de l'ordre du vrai) avec la réalité qui nous est pourtant inacessible. Non pas comme « preuve scientifique » de la théorie, cela ne peut exister comme nous l'avons vu, mais comme confortement ou information de la théorie, nous permettant de faire un pas de plus dans le sens de la « validation ».

Valider une théorie, c'est conforter la confiance que l'on a en elle, jusqu'au moment où on l'infirmera.

Que faire de deux théories condratictoires que l'on ne parvient pas à départager ? En attendant l'avénement d'une théorie meilleure, la meilleure approche semble être le choix de celle apportant le plus de possibilité.

On choisit les mots reflétant le mieux l'univers observé. Par « reflet », on entend la capacité du modèle à se comporter comme l'univers observé.

Si on observe que l'univers pensé est une construction, il est toujours temps de s'atteler à la construction d'un nouvel universpensé. Cela ne signifie pas que toutes les constructions sont bonnes, ni ne remet en cause la recherche de l'adéquation à la réalité. Cela remet en cause toute interprétation de la réalité, même validée puisque toute validation est temporaire. Même ce qui est invalidé ne l'est que temporairement.

— de la liberté

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Aussi celui qui comprend l’essence de ce principe ne tient pas à convaincre les euclidiens que la géométrie non-euclidienne est « vraie », car elle ne s’impose pas non plus, mais elle se choisit parce qu’elle est jugée comme donnant de meilleurs effets tout en réduisant les effets indésirables. Aussi un véritable tenant de la Théorie Relative de la Monnaie ne tient pas à transformer à tout prix une monnaie non-libre dominante en monnaie libre, il laisse la liberté de ceux qui l’ont choisie, de continuer à utiliser cette non-liberté qu’ils estiment bonne pour eux-mêmes, tout comme l’homme de science ayant compris la portée des géométries non-euclidiennes laisse les euclidiens jouir de leur géométrie unique puisqu’ils se trouvent bien dans cette unicité et n’ont pas même l’idée qu’il puisse en être autrement.

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